Le nouveau numéro du magazine "Chéribibi", le N°3, est disponible depuis peu avec encore une fois une vraie qualité d'écriture et un contenu non moins intéressant.
Chéribibi est une revue alternative qui traite de la culture populaire sous toutes les formes (musique, théâtre, cinéma, littérature...).
Pour présentaion, voici l'édito du premier numéro:
"Populaire: Qui appartient au peuple, qui concerne le peuple, issu du peuple.(dictionnaire Larousse)
La culture populaire est trop souvent confondue avec ce qu’elle n’est pas.
Elle n’est pas de «l’animation sociale» institutionnellement commanditée pour désamorcer la légitime colère du populo en lui faisant faire des graffitis en spaghetti prônant la paix sociable sur la blême façade de la cité où on l’a parqué.
Elle est encore moins cette « culture de masse » fabriquée à la chaîne par l’industrie spectaculaire moderne, formidable machine de guerre envers les expressions authentiquement populaires qui, dès qu’une recette peut en être dégagé, sont pillées à des fins de récupération purement mercantile. Née de la vie quotidienne, souvent connue sans être toujours reconnue,elle ne saurait être cette bouillie consensuelle qui martèle des modèles de vie prédéterminés, une vision aseptisée de la musique, du cinéma, du théâtre, de la littérature, une image préfabriquée du réel dans une méfiance absolue envers tout hors champ et toute marge qui ne rentre pas dans les cases.
Non, qu’elle vienne d’Afrique ou d’Asie, de la Jamaïque ou de la banlieue de Paris, la culture populaire est trop jubilatoire pour être fabriquée en laboratoire.
Polar dévoré dans le métro, pochoir croisé sur la route du boulot, groupe punky reggae du petit dernier ou souvenirs de bal musette transmis par une grand-mère ouvrière, la culture populaire prend les formes les plus variées. Encore faut-il la remarquer, la promouvoir et la diffuser. Il apparaît donc nécessaire de lui rendre justice, qu’elle soit contemporaine ou d’un autre siècle, tombée dans l’oubli ou au mieux reléguée au second plan par les historiens… voire -horreur- considérée comme le summum du « kitsch » par une petite élite snobinarde en mal de sensations épicées.
Zonard curieux (ou curieux zonard?), le ChériBibi dérive dans les recoins malfamés où ne s’aventure guère la lumière blafarde des lampadaires médiatiques.
Du rock’n'roll au reggae en passant par la littérature de gare, le cinéma de genre, le théâtre de rue, la bande dessinée et l’illustration, il cause de ce qui appartient, de fait, à tous et à toutes. Car reconnaître le statut exceptionnel des multiples créations de la vie quotidienne, en explorer les innombrables aspects, c’est permettre à tout un chacun de prendre conscience qu’il est l’acteur de sa propre culture.
Par les mots et par l’image, la volonté de ces pages est de rendre hommage à cette créativité qui ne s’est pas façonné dans les officines publicitaires mais dans les rues d’ici ou d’ailleurs, dans les champs de coton plutôt que dans les salons, dans les faubourgs de Kingston en 1969 ou à Roubaix le mois dernier.
C’est à la fois le tribut que nous entendons payer à nos aînés -des pionniers du roman-feuilleton à ceux du rhythm & blues- autant que la visibilité que nous souhaitons apporter à tous ceux et toutes celles qui, aujourd’hui, font vivre la culture populaire malgré la pression écrasante des chantres de la malléabilité des cervelles.
Qu’on se le dise, ChériBibi, revue « transgenre » paraissant approximativement tous les 3-4 mois sauf en cas d’insurrection généralisée ou de guerre bactériologique déclarée, entend bien briser les consensus, écarter les œillères, faire déborder les marges, désenclaver les cultures populaires et mettre un grand coup de latte dans la fourmilière d’une presse spécialisée à outrance où la variété des titres ne cache que le conformisme de la pensée.
Si la culture est une arme, nous entendons bien en être la gâchette.
« Qui qui fait sauter tout l’fourbi ? C’est Chéri-Bibi ! C’est Chéri-Bibi ! »"
Sommaire du "Chéribibi N°3":
Chéribibeat (musique populaire)
Page 4: Causerie avec The Adicts
Le clockwork punk sort son joker
Page 20: Reggaemotion
Reggae Karaté Enter the Shaolin reggae...
Page 38: Chanson Populaire: La Java des Bons Enfants
Guy Debord et Émile Henry font bouillir la marmite !
Page 40: Causerie avec Sarah Savoy & Les Francadiens
P'tit vin cajun, gastronomie rockabilly et tête à tête avec la cuisinière
Page 48: Mondo Punk: Tian An Men 89 Records
De la Chine à l'Iran dans les sillons de l'Indiana Jones du punk internationaliste
Page 64: Chroniques disques, skeuds, galettes chouettes
Page 69: Causerie avec Rico Rodriguez
Faute d'argent, voilà du cuivre !
Page 75: Du Son Des Oubliettes: Peeni Waali
Le 33 tours magique
Page 76: Causerie avec Eddie «Tan Tan» Thornton qui trompette à tout va
Chéribibis (cinéma populaire)
Page 24: Kung-Fu & Praxis Révolutionnaire
La preuve est faite: Bruce lit Marx et Jackie chante l'Internationale
Page 46: Bobines Chéries: Les Gaspards / Themroc
Hommes des cavernes modernes tout un (double) programme!
Théâtre populaire
Page 12: Causerie avec La Compagnie Jolie Môme
Jouez sans entraves!
Chéribibli (BD & littérature populaire)
Pages 4 et 89: Verminax, le gredin de l'ombre
Notre grand feuilleton BD à suivre par Tôma
Pages 9, 22 et 65: Sadia'n'Mazoch
Le couple krarie des Krokaga
Page 32: Alban l'éléphant assure sa défense
Page 67: Bébert l'as du hold-up
Les fachos ont Spaggiari, nous on a Bébert!
Page 78: Les Hérauts Du Peuple Sont Immortels
Eugène Sue & les mystères de Paris
Page 80: Chérie Noire: Nuit tranquille Place Clichy suivi de Vive Tito!
Deux nouvelles aussi courtes qu'inédites de Thierry «Cochran » Pelletier
Page 84: Chroniques bouquinzines
Retrouvez les différents point de vente et autres informations sur leur blog: http://www.cheribibi.net
(Tous le numéros sont en vente dans notre "Shop"...)