Akye m’a dit « Ecoute le skeud d’Hartigan, c’est vraiment pas mal du tout, c’est même bien », j’lui ai dit « Vas-y j’connais pas, mais opé, en plus c’est Slob qui a fait la jaquette, j’ai vu passer ça, elle est belle ».
Le disque s’ouvre avec une intro « Les portes », qui nous présente un peu le concept de l’album. Bienvenue en enfer, ou presque…
Pas d’ambiguïté sur l’ambiance dès le deuxième titre : « Purgatoire » du même nom que le skeud. « La colombe n’est qu’une vieille droguée squelettique » une phase et un son qui résument le délire : boom bap, textes mélancoliques et samples de piano/violons, pas vraiment une surprise quand on connait la couleur des instrus du beatmaker, mais ça l’fait.
« Où je jouerai mon rôle comme un ailier un soir de grand match » sur « Personne », l’amateur de foot que je suis ne pouvait que relever.
« Je sais qu’la mort et le pouvoir sont de connivence, que le chaos nous entraîne dans la guerre civile, que l’on affronte l’oppresseur et sa perfidie » sur « Agonie ». « Des larmes il est écrit que j’en verserai, à défendre ma cause… », on continue dans le constat amer et mélancolique sur « Nos rancunes », et on poursuit sur « J’suis de ce coin» : « Tôt ou tard j’irai pourrir dans un trou quelque part au bled ». Le premier feat avec Furax Barbarossa arrive en 6ème position, « Jugement dernier ». Pause musicale sur « Le passage ». Bon flow, bons titres…On encaisse, on encaisse…
Avec « Cerbère », « bonne étoile » et « Amytiville » on plonge à fond dans les délires de beats à la Mobb deep, on a la sensation que le bpm est un peu plus rapide mais l’ambiance reste la même que sur le reste du disque. « J’ai grandi avec un monstre dans le placard, loin d’être éclairé frère cet album c’est le blackout ».
Arrive ensuite le deuxième feat, avec HAM de son ancien groupe Lyrikal, « Quotidien ». Puis… « Meurtres, traîtrise et crise financière, la vérité n’est plus notre héritage » nous dit le refrain de « la vérité » qui dresse un portrait glauque de notre société. « Le cœur » conclut le disque avec un constat d’échec assumé « j’avais choisi mon camp sans savoir qui j’étais, plus rien ne me sortira du purgatoire… ».
Un album qui forme un bloc textuel et musical, où les titres servent à donner de l’espace au thème principal du disque, à savoir le lien existentiel entre survie quotidienne, constat sans illusions et implacable dans un chaos global ou demander le pardon ne sert plus à rien… comme de vouloir survivre au purgatoire.
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